En marche vers Compostelle

Samedi  9 septembre : Pedrouso/ Santiago : 20 km 

Nous partons à 7 heures 30 alors qu'il fait encore nuit car nous voulons arriver vers midi de façon à ne pas trop attendre au bureau des pèlerins pour la remise de notre Compostela. Le chemin est détrempé car il a fait un violent orage dans la nuit avec éclairs et tonnerre. 

Le soleil s'affirme davantage. Nos deux ombres cheminent à l'unisson vers le Graal. 

 Déjà la borne des dix kilomètres. 

 Nous arrivons rapidement au mont Gozo d'où l'on a une première vue d'ensemble sur Santiago 

Maintenant la nature va céder définitivement la place au béton. Nous entrons dans les faubourgs de Santiago 

Nous y sommes ! Plus que trois kilomètres...

12h 15 ...

Après ces moments d'émotion et de bonheur partagé,  direction le bureau des pèlerins pour recevoir la Compostela tant  espérée depuis notre départ de la Cathédrale du Puy le 5 septembre 2017. Elle m'est remise par une hospitalière chaleureuse . Ses questions bien choisies me permettent de lui confier mon premier ressenti sur notre parcours.  Ses félicitations  me semblent décalées.  Doit on être félicité pour avoir vécu d'immenses bonheurs en marchant ? Le document est écrit en latin.  C'est un certificat de pèlerinage. 

Une fois les credenciales vérifiées  nous recevons l'attestation officielle des kilomètres parcourus: 1515 entre Le Puy en Velay et Santiago. 

La cathédrale est richement décorée . Notre regard se dirige naturellement  vers la statue de Saint Jacques  assis et vers le fameux encensoir, le botafumeiro.

Par chance, une famille a fait une donation ( 1500 €) et nous  avons pu assister au rituel du botafumeiro, pendant la messe du dimanche midi.  A l'aide d'un système de poulies, on agite  l'encensoir dans un immense va et vient aux dessus des  pèlerins pour chasser les odeurs qui se dégagent d'eux après cette longue marche. 

Le chemin a apporté des moments de bonheur intense à chacun de nous. Il nous a permis de partager une aventure unique qu'on ne peut réduire à quelques données brutes: 

1515 km parcourus 

2 181 600 pas ( selon mon étalonnage : 25km = 36000 pas)

73 jours de marche,  soit environ  500 heures de marche , en considérant que nous marchions quotidiennement  entre 6 heures 30 et 7 heures, pauses comprises.

74 articles illustrés par environ 1200 photos 

Pour nous le chemin a pris tout son sens au fur et à mesure que nous avancions en se posant comme un lieu unique de rencontres de toute nature, avec soi, avec des pèlerins venus du monde entier, avec la foi, avec le patrimoine des régions traversées,  avec des sols de toute nature, avec...oui la question de la rencontre et de l'ouverture vers soi, de l'exploration intérieure, de l'introspection et  en même temps de l'apprehension d'autres univers a scandé nos pas. Nous avons découvert le pouvoir extraordinaire de la marche qui nourrit la pensée. 

Une phrase prélevée sur une pierre s'est inscrite en nous  de façon indélébile. 

 Dernier regard vers la Cathédrale 

Dernières rencontres ...

Cathy avec le poète Frederico Garcia Lorca 

Et moi avec un célèbre dramaturge espagnol  d'un autre siècle .

À  très vite sur le CAMINO et sur d'autres chemins.

Jeudi 7 septembre O Coto/ Arzua: 21 km

Ce matin au départ d'O Coto : Santiago - 60

Nous avons été surpris cette année car depuis notre départ de Léon, nous voyons peu de monde sur le chemin.  Nous marchons souvent seuls sans avoir personne ni devant ni derrière. Nous sommes bien loin des guirlandes de pèlerins qui se formaient entre 7h 30 et 8h 30 du matin entre Logroňo et Léon. 

Aujourd'hui, changement radical, vraiment beaucoup de monde. En fait nous avons l'impression que beaucoup de marcheurs ont commencé avant  hier,  à un peu plus de 100km de Santiago . On n'est plus jamais seuls. On rencontre beaucoup de groupes organisés,  suivis en camionnettes avec pique-niques et bagages.  Les nationalités sont nombreuses. USA, Colombie, Costa Rica, Italie semblent en force.

À part cela encore beaucoup de sentiers forestiers,  beaucoup de hameaux et pas mal de montées raides et assez longues ainsi que des descentes à fort dénivelé. Nous arrivons  à Arzua tôt , vers 14 heures . On a marché à une bonne cadence et on s'est peu arrêté à part au bord de l'étang pour déjeuner. 

Un panneau d'orientation international classique aide à mieux  se situer. 

Vendredi 8 septembre : Arzua/O Pedrouzo : 20 km

Au départ d'Arzua, Santiago -39 km

Ce matin c'est incroyable,  c'est la grande foule, on a à peine la place de marcher. Les espagnols sont en force.  Cela s'explique par le fait qu'ils peuvent obtenir la Compostela quand ils ont fait les 100 derniers kilomètres.  Ils ont alors le droit de l'indiquer sur leur CV!

Un exemple de  pollution publicitaire : la  multiplication des stickers sur le pont !

À nouveau une belle utilisation des vieilles chaussures !

 Des nouvelles venues sur le chemin,  les châtaignes, un avant goût d'automne 

Heureusement la Guardia Civile veille au grain.

Fin de matinée, c'est la ruée vers les cafés pour en boire un petit dernier ou une bière avant d'arriver 

 Pedrouzo,  dernière ville avant Santiago. Nous arrivons en début d'après-midi.  Le réceptionniste de la pension nous donne les instructions pour l'arrivée de demain.  Nous nous enregistrons sur le site officiel du pèlerinage et nous obtenons notre code de pèlerin. Ainsi en arrivant à Santiago, au bureau des pèlerins  on nous délivrera  notre compostela. 

 Nous sommes prêts pour le grand jour!

Mardi 5 septembre

Jour 11: Ferreiros/ Hospital de la Cruz: 22km 

Compte à rebours Santiago    - 100 km

Aujourd'hui c'est une étape symbolique : à quelques centaines de mètres du départ,  nous passons devant la balise, Santiago cent kilomètres 

 Pour fêter cela,  un petit déjeûner spécial chemin s'impose : thé,  café long, jus d'oranges pressées,  toasts 

Au-delà de ce symbole l'étape va nous combler:

Au petit matin,  les hameaux sont baignés  par le soleil 

Nous cheminons dans des allées forestières de cartes postales 

 Nous nous  arrêtons dans des boutiques consacrées au chemin qui donne des couleurs aux hameaux 

 En chemin nous nous arrêtons à Portomarin. Cette ville a une histoire particulière. Portomarin  a été engloutie par les eaux au moment de la construction du réservoir de Belesar en 1963. Elle a alors été reconstruite sur la hauteur. Les monuments comme l'église Saint Nicolas ont été reconstruits à  l'identique,  pierre par pierre.

Arrivée à Portomarin ; le nouveau pont et l'ancien 

Restes de l'ancienne ville

Ville nouvelle reconstruite sur la colline , ainsi que l'église Saint Nicolas 

Et l'hôtel de ville 

Un peu plus loin au détour d'un sentier, quelques exemples de créativité 

 Et toujours les horreos, de toutes sortes, de toutes tailles,  décoratifs repeints, agrémenté d'un symbole religieux,  ou réellement utilisés.

Mercredi 6 septembre 

Jour 12: Hospital de la Cruz / O Coto: 22km 

Santiago : - 80 km

Nous continuons notre chemin à travers la campagne galicienne qui se pare d'un camaïeu de vert. C'est maintenant la couleur dominante. Au petit matin la Galice se réveille. Ses couleurs nous enchantent. 

Nous n'omettons pas  de saluer ces tranquilles demoiselles en plein petit déjeuner. 

 La température montera aujourd'hui un peu au-dessus de vingt-cinq degrés.  Heureusement les sous bois nous protègent. 

 De temps en temps nous entrons dans une chapelle,  souvent  entourée de son cimetière. On peut y faire tamponner son crédencial.

 Nous venons de parcourir deux belles étapes.  Le temps passe vite, les kilomètres défilent.  Ce soir mercredi nous voici à une soixantaine de kilomètres de Santiago.  Plus que trois jours de marche. Arrivée prévue  samedi dans l'après-midi.

Jour 10 : Fonfria /Ferreiros,  20 km

Nous avons définitivement quitté la montagne et continuons de traverser la campagne galicienne à travers des sentiers forestiers ou en longeant des routes secondaires. 

Dans cette région beaucoup moins d'élevage mais beaucoup de champs de maïs ce qui explique la  présence de nombreux horreos, non plus en bois mais en brique pour favoriser la circulation d'air.

Nous traversons encore des petits hameaux reliés entre eux par des sentiers ombragés. 

La principale essence est le chêne.  La plupart sont imposants, certains bien taillés et d'autres très anciens 

Il est bientôt midi,  un jeune étalon vient nous saluer en mordillant sa barrière. Peut-être a-t-il faim !

 En arrivant à  Ferreiros nous voici à nouveau sur un plateau.  Nous arrivons tranquillement,  heureux d'avoir parcouru une belle étape pimentée par quelques raidillons exigeants.

 Une chambre élégante décorée de mauve et de rose nous attend. Notre oreiller,  tout un symbole !

 Jour 9: Fonfria /Pintin: 21km 

Au petit matin nous nous lançons sur un chemin venteux et ensoleillé qui donne tout leur éclat aux fougères.

Nous sommes seuls sur le chemin et profitons pleinement des mers de nuages qui émergent de tous côtés.

Au cours de cette étape nous cheminerons sur des sentiers pentus  à travers la campagne galicienne.  Aucune ville en vue, uniquement des hameaux et des sentiers ombragés recouverts de bouses de vache. On est loin des surprises olfactives montagnardes précédentes et nous devons regarder avec attention où l'on met les pieds. 

La présence de toutes ces déjections  s'explique par le fait que l'on mène les laitières aux pâturages le soir ou qu'on les déplace d'un pâturage  à l'autre dans la journée. On les rentre également pour la traite. Cela fait donc beaucoup de passages. Nous quittons le village de Triacastela, soulagés de découvrir au détour d'un pré les responsables de toutes ces bouses!

Le hameau de Ramil retiendra notre attention pour plusieurs raisons :

Ses maisons typiques 

 Et ses arbres remarquables 

 Ci-dessus un noyer centenaire  dont le tronc fait plus de huit mètres de diamètre 

De larges sentiers ont été creusés entre les pâturages. Ils favorisent le passage des troupeaux et la circulation entre les hameaux.  Les près étant au-dessus on peut observer de chaque côté, ce qui est rare,  l'enchevêtrement des racines sous le niveau du sol et le passage qu'elles se créent entre les pierres.

 En Galice on peut également voir des horreos- des greniers sur pilotis- pour empêcher les rongeurs de déguster les graines.

Nous approchons de Santiago,  les coquilles sont très présentes sur les bords du chemin 

Vers midi nous arrivons sur un plateau. Les descentes ont été longues et nombreuses.  Nous avons quitté la montagne et sommes maintenant entourés de collines. 

Nous traversons une belle forêt dont la pente est vertigineuse.

Dans le village suivant, nous passons devant une aire de repos donativo qui s'avère être une sorte de caverne d'Ali baba.  Un véritable buffet est dressé devant un espace confortable aménagé  pour la dégustation. 

 Le jardin regorge d'objets disparates et de citations ou réflexions sur les effets du chemin sur l'être humain.  Un arbre de coquilles attire notre regard. 

 Nous arrivons tranquillement dans le tout petit hameau de Pintin où nous logeons dans l'unique pension de famille. A l'entrée les laitières en pleine sieste nous ignorent en attendant de souiller bien malgré elles les ruelles. 

Samedi 2 septembre :  Vega de Valcarce/ Fonfria : 25 km

Aujourd'hui,  encore une longue étape avec pas mal de montagne,  l'entrée en Galice et du mauvais temps. 

Nous marchons depuis une heure. La pluie vient de s'arrêter.  Il est 8h30, le temps est brumeux et frais.  Coucou,  suivez le guide! au prochain virage à  gauche , prendre le sentier dans la forêt, puis au bout de cette belle allée ombragée,  ce sont les premiers lacets. 

Nous montons pendant trois  heures.  La pente abrupte nous incite à souvent monter en lacets. Nous arrivons sur une sorte de plateau et pouvons profiter du panorama qui nous entoure. 

A nouveau une pente plus raide, bientôt l'entrée en Galice.

Comme par hasard,  le temps se couvre à nouveau et cette fois-ci le brouillard nous entoure sans toutefois nous envelopper. 

Cebreiro est le premier village de Galice que nous rencontrons. Une statue de femme, tranquillement assise dans le brouillard se tient à l'entrée.

 C'est un village typique de Galice dont le mode de vie du passé et l'architecture sont  particulièrement mis en valeur. 

Maison ancienne,  qui se visite à l'entrée.

Église chauffée à la bougie. 

Rues pavées et maison au toit de chaume; les pots décorés sont toujours très photogéniques.

L'agriculture et l'élevage bovin est la principale activité de la région. Les chemins des villages ne sont pas épargnés par les bouses de ces demoiselles qui nous signalent leur présence en faisant tintinnabuler leur clarines

Nous approchons de Fonfria salués par un pèlerin. 

Nous arrivons à destination, sous une pluie battante.  Une très belle journée malgré le temps capricieux. 

Jeudi 31 août, jour 5 : Molinaseca /Cacabelos 25 km

En quittant Molinaseca l'on commence par marcher quelques kilomètres le long de la route puis peu avant la grande ville de Ponferrada que nous avions aperçue depuis les montagnes de la veille,  nous empruntons un chemin vallonné entre les vignobles. 

Ponferrada est une belle ville animée et commerçante.  Son château fort du Moyen-âge , époque des templiers, abrite une bibliothèque de livres rares. 

L'étape est un peu longue mais ne présente aucune difficulté.  Nous passons sous la barre des 200kms jusqu'à Compostelle . La veille nous avions passé le cap des 100 premiers kilomètres depuis Léon notre départ.

Une aire de repos basique au milieu des vignes 

Au détour d'une place, une statue un peu différente de celles que nous voyons habituellement !

Nous arrivons à  Cacabelos sous une bonne chaleur. L'accueil est plutôt sympathique dans cette ville bien fleurie.

Toujours l'architecture typique des maisons de la région avec des balcons recouverts ou même fermés pour devenir des loggias.

Sur certaines façades des bustes sculptés de chevaliers.

Félicitations aux deux marcheuses qui ont parcouru de façon allègre cette étape agréable. 

 Vendredi 1er septembre , jour 6: Cacabelos  / Vega de Valcarce : 25 kms

Nouveau départ au milieu des vignobles . Les vignes, de plus en plus hautes poussent dans une terre particulièrement argileuse. 

 Nous croisons beaucoup de statues de pèlerins avec la croix de Saint-Jacques.

Cette étape suit la route dans sa deuxième partie mais ce n'est pour une fois pas très gênant: la circulation est peu importante, le bas-côté est aménagé confortablement et l'on traverse quand-même les villages. 

Mercredi 30août : Foncebadon... Molinaseca 22 km

Il fait froid à 1432m d'altitude au petit matin.  Nous partons bien couverts  une fois le jour levé. Nous traversons rapidement Foncebadon et ses vieilles fermes. Nous  avançons d'un pas décidé vers la croix de fer, sommet du chemin à 1495m.

 Nous ne nous soucions pas du brouillard qui à aucun moment ne nous enveloppera.  

 La Croix de fer est bien dégagée à notre arrivée.  Nous sommes très emus d'atteindre le point culminant du chemin.

C'est un endroit très symbolique où Il est d'usage que le pèlerin dépose au  pied une pierre transportée depuis chez soi qui représente ses péchés ou un fardeau, un problème qui lui pèse et dont il veut se débarrasser. Souvent un nom et une date sont écrits sur le galet.

De nos jours,  les marcheurs déposent, au pied de la croix et le long de son mât , des objets très différents pour marquer leur passage? Pour affirmer leur foi ? Pour dire qu'ils font partie de la communauté des pèlerins...Ils complètent souvent ce geste par un temps de recueillement ou de prière. 

Pour notre part nous avons laissé une médaille en forme de coquille.

Nous passerons un long moment à côté de la croix et admirerons le dessin formé par les galets déposés un à  un par les pèlerins ainsi que la chapelle édifiée au début du XXIÈME siècle. 

 Malgré tout ce lieu unique, porteur de valeurs telles la liberté,  la tolérance,  la solidarité..., a été  vandalisé plusieurs fois au cours de ces dix dernières années.  La Croix a été volée et son mât sectionné ! Quelle honte!

 Ensuite c'est la descente au milieu des forêts de pins. Une aire de repos donativo où l'on peut se désaltérer et manger est aménagée à quelques pas. 

 Les sentiers sont agréables. Les fougères s'unissent aux bruyères pour nous envoyer des sensations olfactives inconnues.

 Plus nous avançons plus l'horizon s'élargit plus le spectacle des sommets ensoleillés nous ravit.

Je descends joyeusement les sentiers en sautillant de pierre en pierre comme un enfant de  10 ans. Nous sommes heureux de manifester chacun à notre manière les instants de bonheur que nous venons  de vivre.

Un peu plus bas nous traversons de magnifiques villages de montagne. Les maisons  aux balcons recouverts d'une toiture  sont typiques de la région. 

Après le dernier village,  nous entamons une succession de descentes abruptes très difficiles et épuisantes  à négocier . Il faut sans cesse chercher le bon appui entre les énormes cailloux ou les schistes  de toutes formes incrustés dans le chemin dans toutes les dispositions. Avec la faim et la fatigue, gare aux dérapages.   

Les descentes nous paraîtront parfois sans fin. Nous atteignons Molinaseca vers 15h30 , heureux de pouvoir déguster une énorme salade face au pont romain. 

Nous venons de vivre une des plus belles étapes du chemin mais aussi une des plus exigeantes.

Aujourd'hui, lundi 28 août, nous partons à l'heure où nos ombres sont immenses.  Nous sommes des géants chaussés de bottes de sept lieues qui nous donnent des ailes. Naïvement nous  croyons que nous allons avaler la vingtaine de kilomètres du jour à toute vitesse et sans fatigue.

Le chemin est différent de celui des jours précédents.  Nous  nous éloignons des routes et traversons franchement la campagne en longeant les cultures céréalières. Le sol apparemment aride regorge de sources qui alimentent les canaux d'irrigation. 

Nous sommes aussi dans une région d'élevage. Les mugissements bovins et les bêlements caprins accompagnent parfois nos pas.

Dans les villages les clochers murs offrent de confortables nichoirs aux cigognes. 

La monotonie n'est plus de mise, les paysages sont variés et plus accidentés. Nous foulons un chemin tour à tour calcaire ou argileux.  Des milliers de galets disjoints et de gabarits différents perturbent nos appuis et agressent nos voûtes plantaires. Nous retrouvons le bonheur de l'effort en grimpant les raidillons.  Différentes essences d'arbres jalonnent le chemin. Nous pouvons marcher à l'ombre pour la première fois depuis Léon.  

Ici l'ombre offerte par une forêt de chênes sauvages 

Là par une plantation de pins

Des poupées de chiffons parfois maquillées,  vêtues avec une certaine recherche nous accueillent dans les espaces de détente bien achalandés. Le donativo, la participation libre est la règle. 

 Nous commençons la descente vers Astorga et nous nous arrêtons à la croix Saint  Toribio qui offre une belle vue sur la ville.

Visite d'Astorga

Les ruines romaines et ses mosaïques 

La place de l'hôtel de ville 

L'immense fresque murale avant d'arriver au palais Gaudi

Le palais  Gaudi, palais épiscopal qui abrite un musée du chemin

La cathédrale et ses superbes rétables 

 Finalement nous ferons en tout 25 km. Pas si facile,  malgré les bottes de sept lieues enfilées le matin !

Le lendemain  c'est le départ pour Foncebadon.  Le chemin se met à grimper de plus en plus et prendra des allures de sentier de montagne. Quelques pentes raides nous conduisent à Foncebadon à  1432 m.

L'ambiance  sera très chaleureuse à l'auberge Saint Antoine de Padoue  . Nous dinons d'un menu du pèlerin en compagnie des autres marcheurs. Comme souvent en Espagne la tablée est internationale, une brésilienne de Sao Paulo, un couple d'Américains originaires d'Alabama, un couple de Pornichet et nous les franciliens. Le vin rouge à 14 degrés  et la paella maison aidant, les langues se délient rapidement, les échanges vont bon train associant les quatre langues parlées autour de la table.

 Le temps est agréable durant ces premiers jours. En traversant la campagne au petit matin la température est un peu fraîche et le pèlerin plutôt rare. Les conditions sont réunies pour nous émerveiller. Nous nous délectons des petits riens qui accrochent notre regard en cheminant: 

Des paires de chaussures suspendues dans un jardin fleuri 

Une immense fresque bucolique à la sortie d'un village 

Une table à l'ombre aménagée pour le repos du pèlerin 

Des tournesols grillés par le soleil

 La ligne de chemin de fer locale qui se fraye un chemin entre les champs de maïs 

Un "clocher mur" roman  en brique typique de l'architecture religieuse des églises des villages de Castille et Léon