Direction Villar de Mazarife ?...

Nous dormons dans un cadre superbe, en face la basilique Saint Isidore. 

Tout est propice à une belle journée ! Impatients nous nous levons tôt et sommes prêts à  partir dès 7h30. Nous retrouvons rapidement nos repères sur le chemin guidé par des représentations variées de pèlerins. Pas d'erreur,  nous sommes bien sur le chemin !

 Moins agréable,  nous traversons plusieurs zones industrielles et longeons une nationale où la circulation est dense et bruyante du fait de la présence de nombreux poids lourds. 

L' impression négative est adoucie par quelques haltes reposantes.

Et par la contemplation de nids de cigognes édifiés au sommet de poteaux électriques ou de clochers d'église.

En marchant, les idées se bousculent, toujours un peu les mêmes d'ailleurs: la tête est en ébullition.

Peu importe ce que l'on voit! L'important c'est  ce à quoi l'on pense, ce que l'on construit. Ne pourrait-on pas parler d'une sorte de laideur sublime. Le manque d'attrait du paysage ne gâche pas ce que l'on vit dans notre tête. Les références fusent. Je pense à Saint Exupéry et au Petit Prince, "l'essentiel est invisible pour les yeux ". L'essentiel c'est ce que construit le pèlerin en cheminant, la beauté du chemin, c'est la qualité de la rencontre avec soi-même que le chemin offre à chaque pas.

L'essentiel c'est aussi d'arriver au bon endroit!

Ce ne sera pas le cas aujourd'hui.  Avant de partir je n'ai pas regardé le plan de route avec assez de vigilance , persuadé qu'il suffisait de suivre le Camino et ses balises si visibles pour arriver à  Villar de Mazarife,  sauf que notre village étape n'est pas sur le chemin initial mais sur une variante aménagée à  travers la campagne de façon à éviter les désagréments du parcours de ce matin. Nous avons parcouru le  nombre de kilomètres prévus mais ne sommes pas arrivés au bon endroit! Difficile d'imposer à mes compagnes de route qui se montreront de bonne composition, de refaire 15 kilomètres dans l'autre sens ou de longer une route dangereuse pour le marcheur, dotée d'un espace insuffisant sur le bas côté. 

L'urgence est donc de prendre un pot pour se détendre dans le village où nous sommes arrivés et de commander un taxi qui nous ramènera à bon port. 

Ironie du sort,  nous logeons à l'auberge Saint  Antoine de Padoue. N'est ce pas à Saint Antoine que l'on adresse des prières pour ramener les âmes égarées sur le droit chemin. Merci saint Antoine!