Le chemin retrouve des couleurs...et nous aussi !
Ce matin nous partons très en forme un peu avant 8heures.
Tout de suite nous marchons d'un très bon pas et rattrapons rapidement les pèlerins de 7h30. Il fait frais mais très beau.
Nous trouvons l'ambiance du chemin magique avec tous ces marcheurs du monde entier qui vont dans la même direction d'un pas soutenu. Ils semblent heureux de se retrouver en se souhaitant des buen camino de plus en plus complices. Cela fait plusieurs jours en effet que nous cotoyons les mêmes marcheurs et faisons les mêmes étapes.
Notre regard sur le chemin n'est plus le même, alors que les premiers kilomètres ne sont pas foncièrement différents de ceux de la veille. La lumière du petit matin et les premiers rayons du soleil qui percent l'ombre des platanes nous donnent des ailes.
Plusieurs lignes parallèles, les champs, les arbres, le fossé, le chemin, la route, se rejoignent à l'horizon et renforcent la sensation de vitesse. Pas de voiture sur cette petite route, juste le silence de la nature qui se réveille. Nous occupons l'espace. La légère descente que nous apercevons à l'horizon donne l'impression que c'est le chemin qui avance!
Nous franchissons un pont qui s'élève bien au dessus de l'autoroute. Les voitures en dessous paraissent toutes petites. Nous percevons à peine le bruit des moteurs. Les rapports de force ont changé. Nous avons pris de la hauteur et nous, les marcheurs, sommes maintenant en position de dominants.
Le chemin est accueillant. Il est jalonné d'aires de repos ombragées. La couleur principale est maintenant le vert.
Dans cette nouvelle ambiance nous avons parcouru 18 km avant midi. Nous arrivons dans la petite ville de Mansilla de las Mulas où nous pouvons pique-niquer en profitant de l'ombre de la Grand-Place.
Notre ville étape, Mansilla mayor, se trouve un peu plus loin en dehors du chemin. Une fois reposés, nous partons visiter le monastère de Santa Maria de Sendoval, à deux kilomètres de là. Nous bénéficions d'une visite privée en français par une jeune étudiante. Fondé en 1167, c'est un bel exemple de l'architecture dépouillée de l'ordre des cisterciens.
A l'intérieur de l'église, statue du Christ sanguinolent. On retrouve souvent ce genre de représentation très réaliste en Espagne ou en Amérique latine
La visite est d'autant plus intéressante qu'une exposition d'art moderne a pris place dans les différents espaces du monastère.
Femme en train d'accoucher
Plusieurs passe-murailles
Mise en lumière des insectes du monastère
Une journée revigorante sur le chemin qui s'est terminée par une belle découverte patrimoniale.